François Rabelais
La Devinière, maison des champs du XVe siècle, est le lieu de naissance de François Rabelais. Elle est située à Seuilly, au cœur du vignoble du Chinonais, théatre des Guerres Picrocholines contées par l’écrivain dans son œuvre Gargantua. Elle abrite un musée littéraire qui lui est consacré.
François Rabelais est né en 1483 dans une métairie perdue dans la campagne vallonnée de Chinon : La Devinière. Désormais, le lieu abrite un musée en l’honneur de l’écrivain, de ses écrits et de son engagement humaniste.
La métairie de la Devinière fut construite par Antoine Rabelais, le père de l’écrivain, à la fin du XVe siècle. Toutefois, le bâtiment le plus imposant à première vue date du XVIIe, il s’agit d’un pigeonnier. A l’arrière de celui-ci, on trouve les deux principales salles du musées : la grand’ salle et la chambre. La première est consacrée essentiellement à l’environnement qui a inspiré l’auteur pour ses principaux ouvrages : Gargantua, Pantagruel… et aux représentations de Rabelais. On y trouve notamment une esquisse de l’auteur par Matisse.
La grand chambre, dotée de meubles du XVIIe siècle, est parcourue d’illustrations. Une petite chambre y est accolée. Dans cette dernière, sur le bord de la fenêtre, on découvre des graffiti qui seraient de la main de l’auteur : 08 aprilis 1509. Cette date correspondrait au jour de son départ de la Touraine.
Rabelais quitte son pays de Touraine vers 1510 pour accomplir son périple des connaissances devenant d’abord moine à Angers et en Poitou, puis il s’inscrit à la faculté de médecine de Montpellier apprenant la science médicale. C’est à Lyon qu’il écrit ses deux premiers romans Pantagruel (1532) et Gargantua (1534), censurés et condamnés par les théologiens de la Sorbonne pour hérésie et impiété. Il effectue de nombreux voyages en Italie puis revient en France et obtient le grade de médecin en 1537. Tiers Livre, Quart Livre sont publiés de son vivant, ces ouvrages prolongent les aventures des géants et le Cinquième Livre paraît après sa mort qui survient en 1553 à Paris.
Grand écrivain et romancier de la Renaissance, Rabelais est un homme du jardin de la France qu’est la Touraine, il reste très attaché à sa terre natale qui lui donne source d’inspiration pour écrire son œuvre.
Chinon
La ville de Chinon est batie sur la rive droite de la Vienne, elle a gardé un caractere médieval avec son formidable Chateau-Fort, ses nombreuses Maisons Anciennes et ses Eglises. C'est une ville dont le passé et l'envergure Historique au Moyen Age a peu d'équivalent en France. Ceci provient en bonne partie de sa position géographique aux confins de la Touraine, de l'Anjou et du Poitou.
La phrase de François Rabelais, qui résumait la situation de Chinon ainsi : « assise sur pierre ancienne, au haut, le bois, au pied, la Vienne », fait allusion à la forêt domaniale de Chinon (5500 ha), qui occupe toujours aujourd’hui un large territoire sur le plateau, au nord-est de la ville.
Le site aurait été habité depuis le VIIe siècle avant J.C. L’implantation d’un habitat se confirme à l’époque gallo-romaine, en contrebas d’un oppidum situé à l’emplacement de l’actuel château. Au Xe siècle, Chinon appartient aux comtes de Blois, qui font reconstruire le château, et passe au siècle suivant dans le domaine des comtes d’Anjou, les Plantagenêt.
Chinon connaît une croissance urbaine importante au XIIe siècle, lorsque Henri II, comte d’Anjou devenu roi d’Angleterre en 1154, fait du château de Chinon une de ses résidences préférées. En 1205, après la conquête du château par Philippe-Auguste, la ville passe dans le domaine des rois Capétiens, qui continuent de venir y séjourner.
Au début du XVe siècle, pendant la guerre de Cent ans, Chinon devient une des résidences préférées du roi Charles VII, venu se réfugier en Touraine et Berry. C’est ici que Jeanne d’Arc vient le rencontrer pour la première fois, en 1429. La présence royale favorise une prospérité économique qui se traduit dans le bâti de la ville.
Au XVIe siècle, la ville n’est plus un lieu de résidence du roi, tout en conservant une administration royale.
En 1631, elle passe dans le domaine du cardinal de Richelieu. Lui et ses héritiers, les ducs de Richelieu, délaissent le château qui tombe en ruine. Hormis la construction autour du centre urbain de plusieurs couvents issus de la Contre-Réforme, Chinon connaît peu de transformations sous l’Ancien Régime.
Sous la Révolution, en 1793, la ville sert de base arrière à l’armée républicaine en guerre contre l’insurrection vendéenne.
Au XIXe siècle, Chinon connaît de nombreuses transformations urbaines, dont la création des quais à l’emplacement des fortifications. L’aménagement d’une voie de chemin de fer passant à Chinon, en 1875, entraîne le déclin du commerce fluvial, jusqu’alors florissant. L’installation de la gare entraîne aussi l’extension de la ville vers l’est, qui se poursuit au XXe siècle sur le coteau.
© Aurore Montoya pour toutes les images