Le Chateau d'Amboise
Le promontoire des Chateliers, sur lequel est construit le château d’Amboise, constitua dès le néolithique un poste d'observation idéal à la confluence de la Loire et d'un de ses affluents l'Amasse. Ce site est dès l'âge de Fer un lieu de production artisanale et d'échanges commerciaux. La ville devint la cité principale des Turones, peuple celte qui donna son nom à la future province de la Touraine. Le site est fortifié dès cette époque.
En 503, Amboise entre dans l'histoire à l'occasion de la rencontre de Clovis, Roi des Francs et Alaric, Roi des Wisigoths. Après la période troublée des invasions normandes, Amboise intègre le domaine des Comtes d'Anjou, puis celui de la maison d'Amboise-Chaumont.
En 1431 Louis d'Amboise est condamné à mort pour avoir comploté contre le favori du Roi Charles VII, La Trémouille. Louis d'Amboise, finalement gracié, doit toutefois renoncer au Château d'Amboise confisqué au profit de la Couronne.
Charles VIII étant décédé sans héritier mâle, son cousin le duc d'Orléans lui succède sous le nom de Louis XII. Le nouveau Roi réside en son fief de Blois tandis que son jeune cousin et héritier présomptif, François d'Angoulême, futur François 1er, est éduqué à Amboise.
A partir de la fin du XVIème siècle, la Cour quitte définitivement la Touraine pour l'Ile-de-France. Dès lors, le Château d'Amboise ne constitue qu'une simple étape pour les rois Bourbons.
Nicolas Fouquet, surintendant des finances disgracié, est l'hôte involontaire du Château d'Amboise. Après avoir donné une fête somptueuse en l'honneur du Roi de France en son château de Vaux-le-Vicomte, il est arrêté le 5 septembre 1661 à Nantes par le capitaine des mousquetaires, le célèbre d'Artagnan. En route pour le Fort de Pignerol (Alpes savoyardes) où il mourra le 23 mars 1680, il est interné à Amboise du 4 au 16 décembre 1661. La tradition veut qu'il ait été mis au cachot situé "au dessus de la porte d'entrée du Château". Son passage à Amboise fut l'objet du pèlerinage de Jean de La Fontaine, son ami, venu au Château en août 1663.
Le Clos Lucé
Acheté par Charles VIII le 2 juillet 1490, le château devint domaine royal. Il le resta pendant deux siècles. Alors que la Cour royale résidait en Val de Loire au Château d'Amboise, le Manoir du Cloux faisait office de résidence secondaire.
Plus tard, le jeune Duc d'Angoulême, futur François Ier, organisa des jeux guerriers dans les jardins du Clos Lucé. Marguerite de Navarre, sœur de François Ier, y écrivit les premiers contes érotiques de "l'Heptaméron". C'est sous François Ier que le Clos Lucé devint la maison emblématique
du mouvement de la Renaissance en France. Conseillé par sa sœur, François Ier y fit venir peintres, architectes et poètes, tel Clément Marot, qui cherchaient la protection des rois. Mais le plus grand de ceux qui passèrent la porte du Clos Lucé fut certainement Léonard de Vinci.
Né en 1452 en Italie, il reçoit, en 1516, l’invitation du nouveau souverain français François I er à s’établir dans le château du Clos Lucé. Décoré du titre de « premier peintre et ingénieur du Roi, mécanicien d’estat », il conçoit les décors éphémères pour diverses fêtes de la Cour et travaille à la conception de systèmes d’irrigation entre la Loire et la Saône ainsi que d’une nouvelle résidence à Romorantin. Il vécut 3 ans au Clos Lucé, de 1516 à 1519 et y finit ses jours.Léonard meurt en 1519 et est inhumé, selon ses dernières volontés, dans le cloître de l’église de Saint-Florentin à Amboise (aujourd’hui détruite).
Après avoir abrité les artistes protégés par le roi, le Clos Lucé connut les heures galantes et des heures sanglantes, puisqu'y vécurent la belle Babou de la Bourdaisière, favorite de François Ier, quelques grandes dames de petite vertu et Michel du Gast, Capitaine des Gardes d'Henri III, qui participa à l'assassinat du Cardinal de Guise.
En 1660, le Manoir du Cloux devint Clos Lucé. Il appartint par la suite à la famille d'Amboise qui le sauva de la destruction durant la Révolution, en invoquant habilement les Droits de l'Homme. Monument classé, il est depuis 1802 la propriété de la famille Saint Bris.
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